Trophées ellesdeFrance
Donnez de la voix !
Organisés par la Région Île-de-France en partenariat avec Marie Claire, Les Trophées ellesdeFrance récompensent des femmes franciliennes qui font bouger les choses. Le jury de cette quatrième édition, notamment composé d’Estelle Mossely, marraine de l’événement et première boxeuse française à être devenue championne olympique, a distingué quatre lauréates aux parcours inspirants. Une cinquième lauréate a également été désignée par un vote du public.
Ces prix récompensent les femmes franciliennes qui osent se lancer. Des femmes courageuses et visionnaires qui incarnent l’esprit d’entreprendre et qui n’ont pas peur de sortir des sentiers battus, faisant preuve d’imagination, de talent, d’un fort engagement de solidarité et d’humanité au quotidien. Parfois confrontées à des événements de vie difficiles et éprouvants, elles ont développé une force d’âme qui les pousse aujourd’hui à faire bouger les lignes.
Les lauréates
Le prix de l’innovation
Aurélie Jean est l’une des plus brillantes scientifiques françaises. Preuve en est, le prestigieux magazine économique Forbes l’a classée parmi les quarante Françaises les plus influentes de l’année 2019 et 2021...
...aux côtés notamment de l’actrice Marion Cotillard, de la footballeuse professionnelle Amandine Henry ou encore de Christine Lagarde, alors directrice générale du FMI. Scientifique numéricienne et entrepreneuse, cette francilienne née à Clamart, dans les Hauts-de-Seine, œuvre pour la féminisation de ce secteur, qui reste encore très masculin. Ses domaines de prédilection ? Les algorithmes et la modélisation numérique. Convaincue que l’intelligence artificielle a un rôle essentiel à jouer dans de nombreux domaines, et notamment celui de la santé, la quadragénaire a cofondé l’entreprise DPEEX en 2021. Cette deeptech start-up en intelligence artificielle est spécialisée dans la détection préclinique du cancer du sein. Elle a développé une technologie basée sur un algorithme capable de détecter un cancer du sein à partir de l’analyse d’une mammographie plus de deux ans avant l’identification de la tumeur sur image.
Aurélie Jean est également CEO de In Silico Veritas, entreprise fondée en 2016 qui est spécialisée dans le conseil et le développement d’algorithmes. Débordant d’énergie, et sur tous les fronts pour promouvoir l’univers de la tech et inspirer le plus de vocations possible, cette ambassadrice du numérique est également l’auteure de plusieurs ouvrages et enseigne entre autres en formation continue à la Sloan du Massachusetts Institute of Technology, à Boston (MIT). Un véritable « role model » qui change les règles du jeu dans l’univers du numérique et qui invite les nouvelles générations à en faire de même.
Le prix de la création
Barbara Baptiste est un exemple de réussite et d’accomplissement personnel, et son parcours a de quoi faire rêver de nombreuses jeunes femmes.
Diplômée d’un CAP et d’un BEP en couture vêtements sur mesure et création couture flou, cette talentueuse couturière travaille dans l’univers très prisé de la haute couture depuis plus de trente ans. Née en Haïti et arrivée en France à la fin des années 1970, cette mère de deux enfants a débuté au sein de la maison Christian Lacroix, où elle a d’abord été embauchée en tant que couturière deuxième main et débutante. Elle y restera 22 ans : plus de deux décennies pendant lesquelles Barbara Baptiste manipule les tissus les plus complexes et donne vie à des créations extraordinaires. Au fil des années, elle se fait une place et gravit progressivement les échelons, jusqu’à devenir une référence dans son domaine. Elle confectionne des vêtements sur mesure pour les têtes couronnées de la planète, de Lady Diana aux plus élégantes princesses des Émirats arabes unis.
En 2010, un nouveau rêve se concrétise pour Barbara Baptiste : elle rejoint les ateliers de haute couture Chanel. Elle y évolue aujourd’hui en tant que couturière hautement qualifiée et maître d’apprentissage, continuant à habiller les célébrités les plus en vogue du moment, comme le mannequin Kendall Jenner.
Son savoir-faire, son talent, sa rigueur et sa persévérance ont déjà été honorés par de multiples distinctions et récompenses. En 2019, elle a effectivement reçu la médaille de reconnaissance professionnelle pour ses 30 ans de carrière, le prix de l’Ambassade d’Haïti et le certificat de tuteur « transmettre pour préserver » en reconnaissance de son travail qui l’anime et qu’elle effectue avec passion depuis le premier jour.
Le prix de la solidarité
Laurence Fischer a de quoi impressionner. Et pour cause, la Française est trois fois championne du monde de karaté, sept fois championne d’Europe et onze fois championne de France.
Dotée d’une carrière et d’un palmarès prodigieux, celle qui a puisé ses plus belles valeurs dans le sport est aussi une athlète extrêmement engagée qui croit dur comme fer au pouvoir du sport comme un outil de dialogue et de cohésion sociale.
Ambassadrice pour le sport au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères afin de promouvoir le savoir-faire français en la matière, l’ancienne spécialiste en combat kumite œuvre au quotidien pour les femmes en situation de souffrance. Depuis 2017, elle est la fondatrice de Fight for Dignity, une association qui accompagne les femmes victimes de violences à se reconstruire et à retrouver confiance en elle par le sport, notamment à travers des séances de karaté accessibles et adaptées.
L’engagement de Laurence Fischer va d’ailleurs au-delà des frontières. Depuis 2014, elle collabore également avec la fondation Panzi, œuvrant en République démocratique du Congo auprès des femmes victimes de viol de guerre. Sa mission : leur offrir un accès facilité au sport, et leur permettre de pratiquer le karaté de manière pérenne et sécuritaire.
En parallèle, Laurence Fischer fait aussi partie du club des champions de la paix de l’organisation internationale Peace and Sport, qui sont engagés en faveur du mouvement de la paix par le sport. Une championne au grand cœur, qui valorise les pratiques sportives au féminin et qui démontre chaque jour tout l’intérêt du sport au service d’une humanité plus solidaire.
Le prix du courage et du dépassement de soi
Le parcours de Nathalie Birimta est de ceux qui forcent le respect et l’admiration. Cette femme de courage, modèle de dignité, est la présidente de la Fédération des mères combattantes...
...un collectif de mères qui lutte au quotidien contre les violences entre jeunes, en hommage aux enfants et aux adolescents dont les vies ont brutalement été enlevées dans des guerres de quartiers.
Habitante du 19ème arrondissement de Paris, Nathalie Birimta est elle-même une mère endeuillée. En effet, son engagement fait suite au décès tragique de son fils de 17 ans, tué de plusieurs coups de couteau en 2018 dans une rixe opposant deux bandes parisiennes rivales. Ce drame a convaincu Nathalie Birimta de faire du fléau des rixes son plus grand combat, pour que plus aucun parent n’ait à vivre l’invivable et à subir la perte d’un enfant. Le collectif qu’elle dirige avec cœur et conviction souhaite faire bouger les choses en sensibilisant un maximum de monde aux violences et aux affrontements entre bandes de jeunes, qui sont de plus en plus violents et qui impliquent des enfants de plus en plus jeunes. La Fédération des mères combattantes intervient dès qu’elle est alertée que des tensions ont lieu et qu’une rixe risque de se produire. Aujourd’hui, les échanges virulents commencent souvent sur les réseaux sociaux. Le collectif diffuse alors un message de respect, de dialogue et de pardon pour apaiser tant que possible la situation et éviter qu’un événement dramatique se produise.
Prix Simone Veil
Ancienne manageuse d’une grande entreprise du CAC 40, Frédérique Martz a opéré, il y a quelques années, une reconversion professionnelle vers plus de sens et d’impact.
Aujourd’hui, elle est cofondatrice et présidente du Fonds de dotation Institut en santé génésique, et directrice exécutive de l’institut Women Safe & Children, un lieu d’accueil, d’écoute et d’accompagnement des femmes et enfants victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques. Créé en 2014, ce centre holistique inédit est situé à Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines. Il réunit en un même lieu diverses compétences de médecine et de justice (infirmières, gynécologues, médecins, psychologues, ostéopathes, juristes...), afin que le parcours de sortie de violences ne soit plus un chemin de croix pour qui les a subies ou y a été confronté. Il permet ainsi aux personnes qui en ont besoin de profiter d’un accompagnement adapté, global, et sans distinction d’origine, d’orientation sexuelle, d’identité de genre ou de religion. Une approche bienveillante dont bénéficient chaque année des centaines de femmes et d’enfants, et qui leur permet de se reconstruire dans un cadre sécurisant et rassurant.
En 2021, Frédérique Martz s’est fixé un autre objectif : face à des besoins globaux et des chiffres malheureusement toujours élevés, elle souhaite apporter l’expertise de Women Safe & Children à d’autres femmes et enfants victimes de violences. C’est pourquoi elle ambitionne d’ouvrir de nouvelles antennes dans l’ensemble du territoire national, en métropole ainsi que dans les départements d’outre-mer. Elle effectue également un grand travail de prévention et de sensibilisation en assurant des formations auprès des professionnels et des acteurs de la société civile.